Est-ce que je reviens du spa ? D’un ashram ? Non, mais c’est comme si. Je reviens du Triangle d’Été, une auberge dont les murs ne font pas l’effet de murs, mais plutôt de larges bras enveloppants qui invitent à respirer.
Mon trop court séjour débute avec la majestueuse chute Montmorency, signe qu’il est temps de tourner vers le pont de l’Île d’Orléans, sur la rive opposée.
Dès que la voiture commence à traverser, le contraste frappant entre les hautes herbes ondulant sur les battures et les gratte-ciels illuminés du centre-ville de Québec, au loin, me rappellent que « pour supporter le difficile et l’inutile, y’a le tour de l’île, quarante-deux milles de choses tranquilles pour oublier grande blessure ». La célèbre chanson n’aurait su mieux décrire l’apaisement que ce singulier bout de terre peut créer. Et je crois que Félix Leclerc aurait adoré le Triangle d’Été.
Devant cette maison de 1838, à notre arrivée, mon amoureux et moi, un couple joue sur l’herbe avec bébé, à l’ombre d’un gigantesque frêne. La porte principale est ouverte et une bouteille de désinfectant DIY attend sur la rambarde de nous faire des mains douces qui sentent bon la forêt (adieu relents de pandémie).
Je comprends tout de suite qu’on aura affaire à ce genre d’endroit où chaque détail est pensé avec soin.
À l’intérieur, autour de la grande table à manger rustique, c’est Patricia, ex-danseuse contemporaine et grande instigatrice du Triangle d’Été, qui nous accueille avec son énergie toute zen.