Le Triangle d’Été : Une maison pour se ressourcer

Est-ce que je reviens du spa ? D’un ashram ? Non, mais c’est comme si. Je reviens du Triangle d’Été, une auberge dont les murs ne font pas l’effet de murs, mais plutôt de larges bras enveloppants qui invitent à respirer.

Mon trop court séjour débute avec la majestueuse chute Montmorency, signe qu’il est temps de tourner vers le pont de l’Île d’Orléans, sur la rive opposée.

Dès que la voiture commence à traverser, le contraste frappant entre les hautes herbes ondulant sur les battures et les gratte-ciels illuminés du centre-ville de Québec, au loin, me rappellent que « pour supporter le difficile et l’inutile, y’a le tour de l’île, quarante-deux milles de choses tranquilles pour oublier grande blessure ». La célèbre chanson n’aurait su mieux décrire l’apaisement que ce singulier bout de terre peut créer. Et je crois que Félix Leclerc aurait adoré le Triangle d’Été.

Devant cette maison de 1838, à notre arrivée, mon amoureux et moi, un couple joue sur l’herbe avec bébé, à l’ombre d’un gigantesque frêne. La porte principale est ouverte et une bouteille de désinfectant DIY attend sur la rambarde de nous faire des mains douces qui sentent bon la forêt (adieu relents de pandémie).

Je comprends tout de suite qu’on aura affaire à ce genre d’endroit où chaque détail est pensé avec soin.

À l’intérieur, autour de la grande table à manger rustique, c’est Patricia, ex-danseuse contemporaine et grande instigatrice du Triangle d’Été, qui nous accueille avec son énergie toute zen.

Mesures sanitaires obligent, elle nous invite à réserver notre heure de déjeuner pour le lendemain afin d’éviter que tous accourent en même temps pour se faire servir et note à elle-même de préparer dès ce soir des chia bowl au lait d’avoine pour combler nos papilles végétaliennes. La jeune entrepreneure nous guide ensuite à travers les dédales de la maison jusqu’à notre cocon pour la nuit, les planches craquant à souhait sous nos pas fébriles.

En franchissant le seuil, je suis immédiatement charmée par la literie vert mousse moelleuse (conçue au Québec à partir de fibres naturelles, que Patricia se permet d’ajouter) et les éléments de décor minimalistes ingénieusement disposés. Là, une œuvre abstraite, là, un petit cheval sculpté dans le quartz rose au pied d’une lampe d’une autre époque, là une chaise antique et un tapis pour garder les pieds au chaud au sortir du lit, là, apposé au miroir de notre salle bain privée, un autocollant qui dit : « You are beautiful / Tu es magnifique ».

Ravis de s’être déposés, on part alors à pied à l’épicerie du coin acheter tout ce qu’il faut pour pique-niquer sous la pergola, au Parc maritime de Saint-Laurent, à quelques mètres du Triangle d’Été, les lumières de la rive Sud se reflétant dans l’eau et l’orage nous offrant le plus beau des spectacles.

Le lendemain matin, c’est un déjeuner inclus incroyablement délicieux que Patricia nous sert sur notre balcon, les grains en vrac de La Récolte et du groupe d’achats NousRire côtoyant les petits fruits de l’île de la ferme Oh Bio et le sirop d’érable du papa de Patricia.

Et puis, hop, comme si nous n’étions pas déjà assez détendus, on conclue le séjour avec un cours de yoga tout en douceur sur une plate-forme installée devant le fleuve.

Dans ma méditation cette fois, je l’avoue, je demande très fort à l’univers de me donner l’occasion de revenir au Triangle d’Été, pour y faire une résidence d’artiste, pourquoi pas, ou louer la maison au grand complet !

par Marilyne Busque-Dubois

par Marilyne Busque-Dubois

Je suis Marilyne Busque-Dubois, autrice, poétesse et rédactrice basée à Baie-Saint-Paul, dans la région de Charlevoix. Voyager, pour moi, ce n’est pas une question de distance, mais d’état d’esprit, de contact avec la nature et de nouvelles rencontres. Et ce sont chacune de ces petites et grandes aventures qui me nourrissent comme être humain et inspirent mon travail d’écriture.

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